La redistribution

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Quels sont les objectifs visés par la redistribution ?

La redistribution des revenus opérés par l’État a pour objectif de corriger les inégalités et de couvrir certains risques. Elle consiste à définir les prélèvements, les cotisations ou les taux d’imposition pour financer des prestations, avec ou sans contrepartie. Ces prestations peuvent être en espèce (ex : revenus de remplacement) ou en nature (ex : services offerts).

Pour les individus les plus pauvres, les prestations sociales peuvent constituer une grande part et même la totalité de leurs revenus.

On distingue la redistribution horizontale (couverture des risques) de la redistribution verticale (transfert des plus riches vers les plus pauvres).

  • La redistribution horizontale permet de couvrir des risques quel que soit le niveau de vie des individus. L’assurance chômage est un exemple de couverture de risques liés à la perte d’emploi.
  • La redistribution verticale a pour objectif la réduction des inégalités. Les allocations familiales permettent par exemple de venir en aide aux familles lorsque leurs revenus sont trop faibles pour assurer l’éducation et la santé de plusieurs enfants.

Quels sont les moyens mis en œuvre pour assurer la redistribution ?

La redistribution repose sur l’impôt et les transferts sociaux.

  • La redistribution par l’impôt :
  • Les cotisations sociales sont les prélèvements les plus importants, destinées aussi bien à la redistribution verticale qu’horizontale.
  • L’impôt sur le revenu est progressif, et réduit directement les inégalités des revenus.
  • Les impôts sur le patrimoine ont un impact fort sur la redistribution car ils portent sur les ménages les plus riches.
  • Les impôts indirects sont proportionnels à la consommation, et impactent égalitairement les individus.
  • La redistribution par les transferts sociaux :
  • Les prestations sociales monétaires :
    • vieillesse et survie (retraite, dépendance) ;
    • santé (maladie, invalidité, accidents du travail) ;
    • maternité-famille (maternité, allocation familiale, garde d’enfants) ;
    • perte d’emploi (chômage et insertion) ;
    • pauvreté et exclusion sociale.
  • Les services collectifs gratuits (hôpitaux, écoles, etc.). L’importance des services collectifs est un élément important que l’on a tendance à minimiser par rapport aux transferts monétaires.

La redistribution est-elle efficace pour réduire les inégalités ?

La réduction des inégalités s’est fortement accrue durant le XXe siècle. L’évolution est beaucoup plus faible aujourd’hui, certains indicateurs montrent même une dégradation dans certains domaines. Par exemple, le nombre de personnes pauvres ne régresse plus depuis les années 1990, et l’écart se creuse entre les plus riches et les plus pauvres dans certaines catégories. Enfin, les inégalités ont fortement augmenté au sein des pays de l’OCDE, mais n’ont que légèrement progressé pour la France, selon les études (sources Insee et OCDE).

La redistribution reste cependant le moyen le plus efficace pour lutter contre les inégalités et empêcher leur développement. Aussi, les prestations sociales sont plus efficaces que les variations de l’imposition.

Mais l’efficacité de la redistribution est au cœur des enjeux et soulève des questions :

  • Est-il équitable que les individus reçoivent des aides sans contrepartie ?
  • Le système du quotient familial ne favorise-t-il pas certaines familles aisées ?
  • Le système de santé public peut-il subvenir aux besoins d’une population âgée toujours plus nombreuse du fait de l’augmentation de l’espérance de vie ?